Scout, surnom de Jean Louise, est une petite fille qui vit dans l'Alabama dans les années 30. Les blancs sont encore servis par les noirs, leurs domestiques et pour certains, les noirs ne sont pas des humains mais servent juste à entretenir leur maison ou réaliser les sales besognes. Quand le père de Scout est pris comme avocat commis d'office pour défendre un noir, la petite ville de Maycomb se scinde en deux. Son crime serait d'avoir violer la fille d'un blanc qui vit dans un dépotoir. Entre les racistes qui le condamnent d'office et les autres qui soutiennent Atticus, Scout, sous ses jeux d'enfants et sa naïveté, essaie de comprendre au mieux le monde des adultes...
J'ai été poussée vers ce livre par les recommandations de lectrices, et par les associations de lecture que j'aime bien. Après avoir entamé le livre, je n'ai pas pu le lâcher. Il est d'une force et d'un symbolisme époustouflant. Le départ, j'ai imaginé tomber dans un livre jeunesse avec cette petite héroïne pleine de peps dans le dynamisme d'un Tom Sawyers mais très vite, elle se questionne sur les devoirs des adultes et sur les raisons de la justice.
On comprend que sous couvert de l’innocence de Scout, on nous parle d'une violente vérité qu'est le racisme et l'esclavage des années 30 en Amérique et surtout de l'injustice et la ségrégation envers les noirs. Pleines de questionnements et aimant la justice, que ce soit pour un voisin qui ne sort jamais de chez lui, pour un ami qui prend des gnons ou pour un jeune qui est accusé, peut être à tort, elle veut comprendre. Son père, qui défend ce noir avec loyauté et humanité est à son tour pris pour cible, ce qui fait peur au reste de la famille et son grand frère, qui devient peu à peu adulte laisse les jeux d'enfants pour soutenir son père.
C'est grand, bien écrit, réel et tellement fort. Loin de s'ennuyer, on se retrouve plonger dans une réalité qui a sévi mais qui est malheureusement tellement actuelle. C'est vraiment un plaisir et un réel coup de cœur. Je ne pourrais le décrire plus à moins de le raconter en long en large et en travers mais après le visionnage dernièrement des films "Majordome" et "Selma" qui traitent aussi de ce problème qui a eu lieu en Alabama, je trouve ce texte qu'une grande justesse sans pour autant être prétentieux ou donner le bon rôle aux uns ou aux autres. J'applaudis et je pense qu'il va devenir mon livre de l'année. Un vrai bon livre !!!
En post-face, une biographie de l'auteur Harper Lee, raconte comment elle en serait venue à écrire ce livre. Pour beaucoup, on n'ose imaginer que ce soit autre chose qu'autobiographique puisqu'elle vivait dans une ville qui ressemble à s'y méprendre à Maycomb et que son papa était un avocat plein de justice et de justesse. Il semblerait que son éditeur aurait aimer qu'elle écrive d'autres livres mais elle aimait l'anonymat, et était sans doute timide, un peu comme le voisin BOO. Elle préférait rester au calme chez elle plutôt qu'à signer des dédicaces même si ses lecteurs auraient aimé puisqu'elle a reçu le prix Pulitzer avec ce roman. Quelle consternation d'apprendre que quand je tournais les dernières pages de son livre et lisais sa petite biographie, elle trouvais le repos à 89 ans. Merci Harper Lee pour votre roman.
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