Je ne connaissais pas ce livre, j'en ai entendu parlé grâce à un challenge et je l'ai lu et que dire?? C'est classé contemporain, je pourrais le classer dans un classique car je le considère comme une véritable oeuvre, que beaucoup devraient connaître... Pas facile, car le sujet est lourd, pas drôle, pas simple, mais tellement réaliste et poignant !!!
L'histoire est simple et complexe. A la base, on a affaire à Emma, jeune fille anorexique qui pique dans les magasins des paquets de gâteaux pour ses crises de boulimie. Le patron du magasin pense à une paumée, elle est la fille d'un médecin... Elle voulait juste se faire choper car elle porte au fond d'elle un secret, une empreinte du passé qui la ronge. Sa grand-mère, Mamouchka, qu'elle adore, vient de mourir et dans l'un de ses sommeils, elle a prononcé Jacques, Sobibor. Mais quand il faut ranger les affaires de Mamouchka, Emma trouve le journal intime de Jacques, un français enrôlé auprès des nazis pour les aider à construire un camps de la mort... Comment Emma va comprendre tout ça ? Pourquoi sa grand-mère possède ce récit ? Pourquoi son grand-père ne sait rien ? Pourquoi est-elle rongée par ça ?
Le livre est écrit avec une plume magnifique, pleine de finesse et de réalité. On sait vers où l'auteur va nous emmener, au début, j'ai presque eu envie de le poser et de me dire, non je ne vais pas lire la suite mais comme le stipule le postface, ce serait renier et finalement faire en sorte d'oublier ce qui s'est passé là-bas. J'avais entendu parler des camps de la mort, de déportés militaires, politiques et surtout juifs, mais jamais Sobibor ne m'a été cité dans ma scolarité, mon enfance ou mon entourage. Le journal intime que découvre Emma permet à l'auteur de parler de la déportation de l'autre côté de la ligne. Ce que pouvait ressentir un nazi quand il emmenait tous les juifs au four. C'est d'une effroyable vérité et on s'y croit et ça nous ronge à notre tour.
L'auteur réussit ici une passe très sombre mais bien articulée puisqu'elle se passe aujourd'hui et pas à l'époque. Les fashbacks n'en sont pas puisque c'est par les yeux de Emma, jeune fille d'aujourd'hui et non par un soldat de l'époque que la souffrance, l'humiliation, la détresse sont dites et ressenties.
J'ai largement deviné la fin avant que la chute ne tombe, peut-être que c'est volontaire de l'auteur, en tout cas, ça n'a gâché en rien le dénouement. Je l'ai dévoré et j'avoue, il se lit facilement, on n'en rajoute pas des tonnes pour en faire un pavé, pas besoin de dissertation sur un récit qui s'établit sur des faits et des sentiments.
Pour tout vous dire, j'ai vraiment adoré ce livre, même si le sujet n'est pas fait pour être adoré. On ne va pas dans la facilité mais pas non plus dans la lourdeur et c'est ce qui m'a plu. On ne se moque pas du sujet et Jean Molla a su rester respectueux tout autant que précis. Vraiment un bon livre si on désire parler de la guerre.
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