Sur une table de la bibliothèque, je découvre ces trois tomes empilés. Le visage de Ayako sur le dessus m'attire. Je me dis que c'est un manga avec une petite fille pour héroïne. Je l'emprunte sans m'inquiéter de l'histoire, pensant purement que ce sera une belle petite aventure toute sympa...
La famille Tengé vit au Japon après la guerre 39-45. Alors que le grand-père avait de grandes terres, il dût les diviser pour en distribuer une partie aux autres cultivateurs, ordre de la politique actuelle. Sous lui, deux frères, Jiro qui revient de la guerre, un œil en moins mais un statut un peu spécial d'espion, l'autre, qui est resté au pays désire avoir les terres. Le grand-père le fait chanter et se sert sexuellement de sa bru avec l'aval de son fils. Quand Jiro revient, il comprend alors que Ayako n'est pas la fille de son frère mais de son père qu'il a eu avec sa belle-sœur. Mais dans cette famille, on tue, on le cache et on ne laisse pas les secrets s'éventer. Pour que Ayako se taise à jamais, on l'emmure dans la ressert où personne ne l'entendra...
Moi qui pensait me perdre dans un manga riche d'aventures et d'humour, à la sauce jeunesse, je me retrouve dans un manga très adulte, qui ne fait pas sourire et qui est très noir. Très rapidement, on entre dans l'histoire en noir et blanc et j'ai vite compris que l'humour ne serait pas de mise mais je l'ai lu avec avidité et j'ai découvert les 3 tomes avec soif de savoir la suite. On y parle adultères, meurtres, mensonges, complots, et tellement peu de justice que c'est poignant...
Au fil des trois tomes, on suit finalement Ayako dans son évolution. Le tome 1 parle de sa vie d'enfant, très innocente, elle ne peut à peine envisager qui sont les protagonistes de sa famille. Le tome 2 relate son séjour où elle est emmurée et ce qui se passe à l'extérieur pendant ce temps. Le tome 3 parle de sa sortie au grand jour... Osamu Tezuka signe là un manga très prenant, très noir, où on a envie de fermer le bouquin et puis d'y revenir et de savoir la suite car on a espoir que Ayako s'en sorte indemne.
Vraiment très bon, mais à ne pas mettre en toutes les mains, surtout celles des plus jeunes.
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